Le charisme est un pouvoir de diffusion de soi et d’infusion en l’autre.

Un charme vaporeux qui se dépose sur chaque enveloppe humaine et qui attire à lui la bulle de l’autre.

Qu’est-ce que cette bulle ?

C’est notre espace personnel. Le territoire du soi sauvage. Cette zone est perceptible si l’on y prête attention. Il y a une vraie bulle invisible autour de nous. Vous pouvez observer comment certaines personnes reculent lorsque vous les approchez de trop prêt.

 

Est-ce qu’il existe une bulle plus grande qui rassemble les gens par thème ou affinité ?

Oui il y a des bulles qui se rassemblent par amour, par peur, par besoin, par résignation, par indignation, par envie…

 

Doit-il y avoir un terreau fertile pour que le charisme opère ?

Oui. Bons nombres de personnes sont égarées, effrayées, en quête d’un guide, d’un maître d’un mentor ou d’une direction. Chacun cherche sa maman, son papa de substitution aussi bon que nos parents aient été ou sont. Il y a toujours un manque que l’on cherche à combler.

 

Dans ta vision, cette bulle est une zone de protection ?

Oui, elle est vitale. C’est ce qui nous permet de gérer notre distance, notre singularité, de ne pas nous confondre, nous morfondre, nous fondre dans les injonctions et les désirs de l’autre. C’est notre essence, notre soi sauvage.

L’amour de deux êtres est une belle expérimentation de bulles.

Lorsque deux êtres font l’amour les bulles s’unissent. Lorsqu’ils baisent, elles se touchent sans réellement se mélanger. Pour qu’il y ait mélange, il faut que les âmes et les cœurs s’unissent avec les corps.

 

Comment ne pas étouffer mais nourrir cette bulle ?

Chaque bulle individuelle ou collective doit être oxygénée et non pas oxy-gênante. C’est le même processus pour les deux types de bulles.

Si on s’enferme dans sa bulle, on fini par manquer d’air frais. L’air devient vicié et ça fini par exploser.

Dans une organisation collective (à partir de deux personnes), il est nécessaire d’inviter chacun à oxygéner sa bulle pour renouveler l’air de la bulle collective. D’autant que la bulle collective n’est pas la somme de chaque bulle individuelle.

 

Comment ça ?

La bulle collective est un organisme vivant qui se nourrit de l’oxygène de chaque bulle individuelle mais qui créé aussi des bulles communes de personnes qui s’associent entre-elles le temps d’un projet qui n’existerait pas sans cette bulle collective qui englobe le tout.

C’est donc un organisme vivant qui doit s’adapter et créer de nouvelles connexions et sources d’oxygénation.

Pour renouveler l’air de sa bulle il faut quelque chose d’oxygénant ? Une source extérieure ?

Oui oxygénant et non pas oxy-gênant c’est-à-dire polluant.

Il faut faire le tri de ce qui nous ressource ou nous pollue.

Ne pas laisser entrer dans sa bulle ce qui vient vicier notre air.

 

Comment peut-on concrètement travailler sa bulle ?

Individuellement

Au quotidien, nous pouvons la visualiser en ressentant une enveloppe nous entourer. Nous pouvons la colorer mentalement à notre guise, la dessiner avec nos bras, sentir sa chaleur et nous balader avec en conscience. Plus nous travaillons la conscience de notre bulle plus nous diffusons notre présence, notre charme, notre charisme.

 

Collectivement

Pendant des ateliers de coaching de groupe, je travaille sur la notion de territoire et d’approche. L’idée étant d’entrer le mieux possible en relation en respectant au maximum les bulles de chacun.

Les qualités d’observation, de bienveillance et d’empathie sont les plus appropriées pour rendre cette rencontre la plus fertile possible voire la plus incroyable !

Nous travaillons donc debout, chacun déterminant sa bulle puis, une fois que nous la ressentons réellement, nous allons à la rencontre de l’autre qui lui-même se présente avec sa bulle.

Les rencontres se font et se défont en passant d’une bulle à une autre sans toutefois se toucher.

Ensuite, les bulles se touchent. Nous ressentons réellement un mur invisible. C’est tout à fait physique.

Enfin, nous tentons une entrée dans la bulle de l’autre. Il garde sa liberté d’accepter ou non cette intrusion ou rencontre. S’il accepte, une rencontre authentique se produit car chacun des partenaires est conscients et prêts à accueillir l’autre.

A quoi cela peut-il servir concrètement ?

Tout d’abord, il faut comprendre que les bulles sont mouvantes et ce d’une heure à l’autre voire d’une minute à l’autre selon notre capacité de flexibilité relationnelle.

Il faut se questionner sur notre état d’âme puis se demander si nous optons pour le bon état d’esprit pour approcher l’autre.

Nos bulles personnelles sont donc le reflet de notre état émotionnel. Par exemple si nous sommes tristes nous devenons craintifs par peur d’être agressé. Nous sommes donc repliés sur nous-mêmes. Notre bulle s’agrandit pour nous protéger davantage. Souvent on ne reconnaît pas l’émotion d’origine, à savoir la tristesse mais nous observons uniquement les effets : l’agression de l’autre, ou notre mal de dos, ou nos bras serrés contre notre poitrine…)

Notre bulle personnelle vient donc se confronter à l’autre.

Soit elle s’adapte à la bulle de l’autre, soit elle éclate.

 

Quelle prédisposition faut-il développer pour approcher la bulle de l’autre ?

D’abord il est important de bien sonder notre propre bulle et d’accepter de s’ouvrir à l’autre. Pour cela posez-vous pour visualiser votre bulle.

 

Nous pouvons visualiser cette bulle avant chaque rencontre physique ou téléphonique

Cela nous permet de nous centrer et d’être connecté à notre moi profond. Et de ressentir puis de définir ce que nous désirons obtenir, accepter ou non, rester flexible toutefois.

Ensuite, se mettre dans de bonnes dispositions avant la rencontre physique ou téléphonique. Imaginer le meilleur qui puisse arriver de cette rencontre ou discussion.

 

Pour cela il faut être prêt à laisser à l’autre son espace d’expression et de développement de sa bulle. Accepter qu’il est une bonne énergie (ou nouvelle) à nous transmettre.

Favoriser la considération et l’empathie des deux côtés de sa bulle.

Se mettre dans des dispositions d’écoute active des messages verbaux et non verbaux de chacun.

 

Accepter la discussion, la bulle de l’autre. Se mettre d’accord, négocier ou pas. Si ce n’est pas le moment de négocier soit parce que vous n’êtes pas prêt au compromis soit parce que vous savez que avez une marge de manœuvre ou le temps d’attendre, sachez différer plutôt que d’aller au clash.

Il faut savoir différer certaines décisions voire certaines rencontres ou discussions. Suivez votre intuition.

Quoi qu’il en soit, il faut être clair avant ce rendez-vous, cette rencontre.

Posez-vous la question : qu’est ce que je souhaite vraiment ressentir à la suite de cet échange ? Qu’est ce que je souhaite apprendre de cette rencontre ?